Dans la nuit du lundi 9 au mardi 10 septembre, une attaque des Forces démocratiques alliées (ADF) a fait au moins 89 morts dans le village de Ntoyo, au Nord-Kivu. Les victimes étaient principalement des civils réunis pour assister à des funérailles. Le bilan pourrait encore s’alourdir. L’Union africaine a condamné cet acte de violence.
Selon des sources locales et sécuritaires, les ADF, affiliées à l’État islamique, ont multiplié les attaques meurtrières dans l’est de la RDC depuis fin juillet, faisant plus d’une centaine de victimes dans le Nord-Kivu et l’Ituri.
Dans un communiqué, le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a exprimé sa « ferme condamnation » de cette attaque terroriste et des violences répétées visant les civils. Il a rappelé que de tels actes constituent des « violations graves du droit international humanitaire et des droits humains » et a insisté pour que les auteurs soient tenus responsables afin de mettre fin à l’impunité qui nourrit la récurrence de ces atrocités.
Samuel Kagheni, président de la société civile locale, a précisé que la majorité des victimes ont été tuées par balles. Certaines ont été calcinées dans leurs maisons, tandis que d’autres ont été abattues alors qu’elles tentaient de fuir. Au moins 14 maisons ont été incendiées et quatre personnes ont été blessées.
Malgré le déploiement de l’armée ougandaise (UPDF) aux côtés des forces armées congolaises (FARDC) depuis 2021, les attaques des ADF persistent. Formé à l’origine d’anciens rebelles ougandais, le groupe continue de cibler principalement des civils, évitant souvent les confrontations directes avec les militaires.
Entre le 13 et le 14 août, les ADF avaient déjà attaqué plusieurs localités du secteur de Bapere, tuant plus de 40 personnes. L’opération militaire conjointe « Shujaa » a permis de repousser les ADF dans des zones reculées, mais n’a pas mis un terme aux attaques. Elle a néanmoins rétabli une sécurité relative sur les principaux axes routiers vers la frontière ougandaise, notamment depuis Butembo et Beni.
Depuis juillet, plus de 150 civils ont été tués par les ADF dans le Nord-Kivu et l’Ituri, selon un décompte de l’AFP. Le secteur de Bapere, dans le territoire de Lubero, est notamment connu pour ses gisements d’or, attirant différentes milices et bandes criminelles. Les ADF sont également impliquées dans le pillage et la contrebande de produits agricoles dans le territoire voisin de Beni.
Parallèlement, la province du Nord-Kivu fait face aux offensives du groupe antigouvernemental M23, soutenu par Kigali, qui contrôle depuis 2021 de vastes portions de territoire, mais dont l’expansion vers le nord reste limitée aux marges de la zone de déploiement des troupes ougandaises.
Rédaction HEKIMA NEWS


