Kinshasa, RDC – Le Président de la République Démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a délivré ce lundi 8 décembre son discours solennel sur l’état de la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès au Palais du Peuple.
Dans une allocution empreinte de gravité et de détermination, le Chef de l’État a dressé un bilan sans concession, marqué par une dénonciation ferme de l’agression rwandaise et un appel vibrant à la réconciliation nationale face aux défis sécuritaires et socio-économiques.
1. Sécurité : L’Accord de Washington Bafoué
Le point central du discours fut sans conteste la situation sécuritaire dans l’Est du pays. Le Président Tshisekedi a publiquement accusé le Rwanda de violer l’accord de paix fraîchement paraphé à Washington, pointant du doigt les bombardements récents dans le Kivu.
« Cet accord ne consacre aucune forme de partage de notre souveraineté nationale, ni un bradage de nos ressources, ni une amnistie pour des crimes commis, » a-t-il martelé, coupant court aux spéculations.
Il a réitéré les trois conditions non négociables pour une paix durable : le retrait immédiat et sans condition des troupes rwandaises du territoire congolais, le démantèlement de tous les groupes armés étrangers, et la cessation immédiate des hostilités. Cette posture réaffirme la ligne rouge de la RDC : la défense totale de son intégrité territoriale.
2. Le Congo des Ambitions : Vaincre la Pauvreté
Abordant les défis sociaux, le Président a rappelé une réalité amère : la RDC figure parmi les cinq pays comptant le plus de personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Il a cependant transformé ce constat en un objectif mobilisateur :
« Nous devons nous donner l’objectif national, la mission sacrée, de vaincre la pauvreté, » a-t-il déclaré, fixant une feuille de route pour les années à venir.
Cet engagement passe, selon lui, par un investissement massif dans le capital humain, notamment la jeunesse, considérée comme le moteur de la relève et de la construction d’un Congo compétent et prospère.
3. Défense du Budget et Réformes Institutionnelles
Face aux critiques fustigeant un Budget national jugé « utopique » ou « irréaliste » par certains observateurs, Félix Tshisekedi a tenu à défendre l’ambition de son gouvernement.
« Il faut une grande ambition pour un Grand Congo, » a-t-il soutenu.
Concernant la scène politique interne, le Chef de l’État a reconnu que les récentes tensions et « les questionnements sur le contentieux électoral » ainsi que le mode de scrutin ont choqué la conscience collective. Il a ainsi ouvert la porte à des réformes institutionnelles visant à restaurer la confiance et la cohésion nationale.
4. L’Appel à la Réconciliation : Un Congo Uni
En conclusion, le discours fut un puissant appel à l’unité et à la réconciliation. Le Président Tshisekedi a mis en garde contre les dangers du tribalisme, de la haine et de la division, des fléaux qui sapent la fondation même de la Nation. Il a exhorté tous les Congolais à construire un « Congo réconcilié, uni et fort dans sa diversité », où chaque citoyen se sente pleinement partie prenante de la destinée nationale.
Le discours du 8 décembre s’inscrit ainsi comme un moment charnière, alliant la fermeté sur le plan extérieur à un plaidoyer pressant pour la cohésion interne, éléments jugés cruciaux pour l’atteinte de la paix et du développement en RDC.
Rédaction HEKIMA NEWS

