L’Afrique du Sud entend peser davantage dans les discussions internationales autour de la guerre en Ukraine. À la tête du G20 cette année, Pretoria utilise cette tribune pour affirmer sa voix diplomatique et se positionner en acteur de médiation. Le président Cyril Ramaphosa a ainsi multiplié, le 23 août, les entretiens téléphoniques avec plusieurs dirigeants européens, dont le président français Emmanuel Macron, son homologue finlandais Alexander Stubb et le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Ces échanges s’inscrivent dans une initiative visant à promouvoir une réunion trilatérale entre l’Ukraine, la Russie et les États-Unis, afin d’encourager un engagement ferme vers la paix. La présidence sud-africaine précise que d’autres discussions avec des dirigeants européens sont prévues dans les prochains jours, soulignant que « la communauté internationale apprécie le rôle de médiateur joué par l’Afrique du Sud, en tant que nation non alignée ».
La position de Pretoria s’est déjà illustrée en avril dernier avec la première visite officielle de Volodymyr Zelensky en Afrique, accueilli à Pretoria. Lors de leur dernier échange, le président ukrainien a réaffirmé sa disponibilité pour rencontrer Vladimir Poutine, tout en accusant Moscou de « faire traîner les choses » et en appelant le « Sud global » à « envoyer des signaux clairs pour pousser la Russie vers la paix ».
Membre des BRICS aux côtés de Moscou, l’Afrique du Sud dispose d’une relation privilégiée avec la Russie, mais entretient également un dialogue avec Kiev. Cyril Ramaphosa s’était entretenu récemment avec Vladimir Poutine, qu’il avait qualifié d’« allié cher » et d’« ami précieux » en 2023 lors du sommet des BRICS. Toutefois, Pretoria a marqué un tournant cette année en votant à l’ONU une résolution reconnaissant l’offensive russe comme une « invasion totale de l’Ukraine » et en réaffirmant son attachement à l’« intégrité territoriale » de Kiev.
Cette posture ambiguë, entre liens historiques avec Moscou et volonté d’apparaître comme médiateur impartial, confère à l’Afrique du Sud un rôle diplomatique central. Un rôle d’autant plus visible que la nation arc-en-ciel s’apprête à accueillir le sommet du G20, où la question ukrainienne sera au cœur des débats.
