Le mouvement Sauvons la RDC a publié ce samedi 18 octobre 2025 un communiqué condamnant fermement ce qu’il qualifie d’« enlèvement » de l’opposant Seth Kikuni à son arrivée à Kinshasa. Selon le texte signé par plusieurs leaders politiques, cette arrestation aurait eu lieu « sur ordre du président Félix Tshisekedi », et le mouvement exige sa libération immédiate et sans condition.

Seth Kikuni, président du parti Piste pour l’Émergence et co-président du Cadre de concertation, revenait de Nairobi, où il avait participé au Conclave de l’opposition. À son arrivée à l’aéroport international de Ndjili vers 10h, des agents de sécurité auraient confisqué son passeport et ses téléphones avant de l’emmener vers une destination inconnue.
Dans son communiqué, Sauvons la RDC rappelle que Seth Kikuni avait lu la déclaration finale du Conclave de Nairobi au nom de tous les délégués. Le mouvement estime que cet enlèvement est directement lié à sa participation à cette rencontre politique, qualifiée de « totalement légitime et légale », dénonçant ainsi une « violation flagrante de ses droits constitutionnels ».
Le texte accuse le régime de Félix Tshisekedi de répression systématique à l’égard des voix critiques et de transformer la RDC en une « prison à ciel ouvert ». Les signataires tiennent le chef de l’État « personnellement responsable » de tout acte pouvant porter atteinte à la vie ou à l’intégrité physique et mentale de Seth Kikuni.
Parmi les signataires du communiqué figurent Agustin Matata Ponyo Mapon, Frank Diongo, Raymond Tshibanda, Jean-Claude Vuemba, André Claudel Lubaya, Tharcisse Loseke, Théophile Mbemba, Bienvenu Matumo, Filia Tshipasa, Albert Mukulubundu et Michel Mwika Banza.
Le mouvement appelle la communauté nationale et internationale à exiger la libération immédiate de Seth Kikuni et la fin du harcèlement à l’égard des membres de l’opposition et de la société civile.

Contexte : la création du mouvement Sauvons la RDC à Nairobi
Le mouvement Sauvons la RDC a été lancé à Nairobi à la mi-octobre 2025, à l’initiative de l’ancien président Joseph Kabila et de plusieurs figures politiques congolaises. Ce conclave, tenu en exil, avait pour but de créer une plateforme commune de l’opposition visant à « sauver la République démocratique du Congo » face à la dérive autoritaire dénoncée du pouvoir actuel.
Autour de Joseph Kabila, plusieurs anciens hauts responsables et leaders politiques se sont rassemblés, parmi lesquels Agustin Matata Ponyo Mapon, Frank Diongo, Raymond Tshibanda, Jean-Claude Vuemba, André Claudel Lubaya, Tharcisse Loseke, Théophile Mbemba, et d’autres acteurs issus du Front Commun pour le Congo (FCC) et de formations indépendantes.
Lors de cette rencontre, le mouvement a adopté une feuille de route articulée autour de douze priorités nationales proposées par Joseph Kabila, axées sur la restauration de l’État de droit, la réconciliation nationale, la relance économique et la défense de la souveraineté du pays.
Une montée des tensions politiques
L’affaire Seth Kikuni intervient dans un climat politique déjà tendu, marqué par une méfiance croissante entre le pouvoir et l’opposition. Pour de nombreux observateurs, cette arrestation symbolise les frictions croissantes entre Kinshasa et le nouveau mouvement d’opposition né à l’étranger.
Alors que Sauvons la RDC tente de s’imposer comme une force d’opposition unifiée, cette affaire pourrait renforcer la détermination de ses membres à dénoncer la situation politique actuelle et à mobiliser l’opinion publique autour de la question des libertés démocratiques.
Rédaction HEKIMA NEWS


