Trente bus Mercedes-Benz ont rejoint, le 25 août 2025, la flotte de la société publique Transports du Congo (Transco). Ces véhicules, assemblés par Suprême Automobile à Kinshasa, s’inscrivent dans un contrat conclu entre l’État congolais et l’entreprise locale pour la fourniture de 230 bus au total. Un second lot équivalent est attendu dans les prochains jours.
Si cette livraison apporte un bol d’air aux habitants de la capitale, elle ne règle en rien les difficultés chroniques de Transco. Créée en 2013 pour offrir un transport public fiable, l’entreprise s’est rapidement enlisée dans une spirale financière : un tarif de 500 francs congolais par trajet, gelé depuis sa mise en place, ne permet plus de couvrir les frais d’exploitation, alors que les subventions gouvernementales, elles, arrivent au compte-gouttes. Résultat : absence de renouvellement du parc depuis plusieurs années, bus immobilisés faute de carburant ou de pièces, et salaires en souffrance pour de nombreux agents.
Le gouvernement affiche pourtant des ambitions. Le plan d’investissement annexé au budget 2025 prévoit une enveloppe de 82,5 millions de dollars entre 2025 et 2027. Objectif : acquérir 750 bus supplémentaires et aménager des dépôts ainsi que des ateliers de maintenance. Mais sur le terrain, l’avancement de ce programme demeure incertain, et le scepticisme grandit face au manque de visibilité sur la mise en œuvre.
L’arrivée de ces nouveaux bus offre donc une image rassurante, mais le cœur du problème reste entier : sans réforme structurelle, sans ajustement tarifaire ou mécanisme de financement durable, Transco risque de continuer à fonctionner sous perfusion. Pour les Kinois, qui dépendent chaque jour d’un transport public déjà saturé, la question demeure : ces nouvelles livraisons seront-elles le début d’un redressement ou seulement une nouvelle parenthèse avant la rechute ?
Rédaction HEKIMA NEWS


