Lors du dialogue interactif sur la situation en République démocratique du Congo, organisé à l’occasion de la 60ᵉ session ordinaire du Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève, la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a tiré la sonnette d’alarme sur la persistance de la violence dans l’Est du pays, malgré les avancées diplomatiques.
Elle a rappelé que les processus de Washington et de Doha, censés ramener la paix en rapprochant Kinshasa et la rébellion de l’AFC/M23, restent fragiles faute de mise en œuvre des engagements.
« J’appelle toutes les parties à respecter leurs engagements et à veiller à ce que les droits de l’homme et la protection des civils soient au cœur de ces initiatives », a déclaré Bintou Keita le mardi 9 septembre.
La représentante onusienne a dénoncé la poursuite des affrontements en dépit de l’appel du Conseil de sécurité, via sa résolution 2773, à un cessez-le-feu immédiat. Elle s’est dite « profondément préoccupée » par les exécutions sommaires dans le territoire de Rutshuru attribuées au M23/RDF, ainsi que par la multiplication des cas de détention arbitraire dans les zones sous contrôle rebelle.
Les journalistes, défenseurs des droits humains et acteurs de la société civile font également l’objet de persécutions inédites, a-t-elle ajouté. Face à ces abus, la MONUSCO dit continuer à jouer un rôle crucial, en abritant des civils dans ses bases de Goma, en renforçant ses patrouilles en Ituri et au Nord-Kivu, et en soutenant la lutte contre l’impunité.
Depuis le début de 2025, deux initiatives diplomatiques se veulent complémentaires :
• L’accord de Washington, signé sous l’égide des États-Unis,
• Et le processus de Doha, mené par le Qatar, qui vise à compléter le premier accord en abordant les dimensions internes du conflit, notamment la restauration de l’autorité de l’État et la réintégration des groupes armés.
Cependant, l’absence d’exécution des mesures de confiance, dont la libération réciproque de prisonniers, continue d’entraver les perspectives de paix durable dans l’Est de la RDC.
Rédaction HEKIMA NEWS


