Kinshasa, 20 août 2025 – Une atmosphère de tension plane sur la scène politique congolaise. Le parti Ensemble pour la République, dirigé par l’opposant Moïse Katumbi, a été convoqué mardi 19 août par le vice-Premier ministre, Jacquemain Shabani Lukoo, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières. Cette audition fait suite à un rapport du Groupe d’experts des Nations unies, daté du 3 juillet 2025 et adressé au Conseil de sécurité, qui évoque des liens présumés entre Moïse Katumbi et le mouvement rebelle M23-AFC.
Un démenti catégorique face aux accusations
Pendant cette entrevue, les représentants du parti ont réfuté dans les termes les plus fermes toute implication de leur leader. Ils ont affirmé n’avoir eu connaissance du contenu du rapport que lorsque celui-ci a été rendu public et ont qualifié les allégations de graves et infondées, dénonçant une manipulation politique orchestrée.
Des accusations lourdes qui font l’objet d’un défi politique
Ce rapport onusien mentionne que, même s’ils ne se sont pas officiellement ralliés à l’AFC/M23, plusieurs figures politiques influentes, dont Joseph Kabila, Moïse Katumbi et John Numbi, ont entretenu des contacts réguliers avec Corneille Nangaa, Kigali et Kampala. Ces révélations interviennent dans un contexte où le M23 tient une position stratégique en contrôle des villes de Goma et Bukavu, alimentant une grave crise sécuritaire et diplomatique dans l’Est de la RDC.
Des délais accordés pour des réponses documentées
Ébranlée par la gravité des accusations, la direction du parti a demandé un délai supplémentaire afin de rassembler les éléments nécessaires à une réponse complète. Cette requête a reçu une oreille attentive du vice-Premier ministre, qui a accepté de suspendre la procédure pour laisser au parti le temps d’élaborer une réponse formelle et documentée.
Un contexte politique déjà fragilisé
Ces événements surviennent dans un climat politique déjà tendu, marqué par les offensives du M23 qui affaiblissent la position du gouvernement central. Des voix de l’opposition, y compris Katumbi, continuent de plaider pour un dialogue national mené par la société civile — notamment la Conférence Épiscopale Nationale du Congo — comme seule voie viable pour restaurer la paix et la stabilité.
La convocation du parti Ensemble pour la République cristallise les tensions autour des responsabilités politiques en période de crise sécuritaire. Si Katumbi et son parti nient catégoriquement toute collusion avec le M23, la pression institutionnelle augmente. Le traitement de ces accusations pourrait avoir des répercussions majeures sur l’équilibre politique en RDC, dans un contexte où la confiance nationale est mise à rude épreuve.


