Le conflit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’intensifie, et la dimension régionale du dossier prend une tournure inquiétante. Le Burundi, allié de Kinshasa, a formellement dénoncé des frappes attribuées au Rwanda — visant à la fois son territoire et des positions burundaises déployées au Sud-Kivu pour soutenir les opérations anti-rebelles.
Des attaques directes dénoncées
Lors d’une réunion diplomatique, le ministre burundais des Affaires étrangères, Édouard Bizimana, a affirmé que des bombardements — incluant l’usage présumé de drones — avaient visé des zones burundaises frontalières, faisant deux blessés civils, dont une femme et un enfant. Il a averti Kigali : « Le Burundi ne tolérera plus des actes portant atteinte à sa sécurité nationale ».
Selon ses déclarations, les attaques viseraient également les forces burundaises présentes en RDC dans le cadre d’un accord bilatéral avec Kinshasa pour combattre des groupes armés, notamment la rébellion AFC/M23.
Une offensive de l’AFC/M23 qui met le Sud-Kivu à genoux
Depuis une offensive lancée depuis Kamanyola, l’AFC/M23 a conquis une cinquantaine de kilomètres dans la plaine de la Ruzizi, repoussant les forces congolaises et alliées. Le groupe projette désormais de s’emparer de Uvira, puis d’avancer vers Fizi et Kalemie avant le 25 décembre.
Ces avancées provoquent un déplacement massif de populations vers Uvira et Fizi, plongeant la région dans une crise humanitaire croissante.
Un risque d’escalade régionale
Face à ces développements, le Burundi sonne l’alarme : toute répétition des attaques sera considérée comme une violation de souveraineté — ouvrant potentiellement la voie à des représailles. Un tel tournant risquerait d’embraser l’ensemble de la région des Grands Lacs.
Le contexte : accord de paix fragilisé
Ce durcissement intervient alors que la signature d’un accord de paix entre le Rwanda et la RDC — négocié aux États-Unis — était censée apaiser les tensions. Pourtant, les violences se poursuivent dans le Sud-Kivu, ce qui pousse certaines parties à mettre en doute la viabilité du cessez-le-feu.
À l’heure actuelle, le spectre d’une guerre régionale se profile, tandis que des milliers de civils fuient la zone des combats.
Rédaction HEKIMA NEWS
