Le président américain Donald Trump a de nouveau court-circuité le Congrès en annulant vendredi 29 août près de 5 milliards de dollars d’aide internationale, dont plus de 3 milliards destinés au développement. Cette décision, jugée illégale par le Government Accountability Office (GAO), l’équivalent américain de la Cour des comptes, relance le débat sur l’usage abusif des prérogatives présidentielles.
Un procédé détourné et illégal selon le GAO
La loi américaine autorise le président à demander la suppression ou la suspension de fonds alloués par le Congrès. Toutefois, cette procédure suppose un examen parlementaire dans un délai de 45 jours. Or, Donald Trump a transmis sa demande à la fin de l’exercice budgétaire, fixé au 30 septembre, empêchant ainsi le Congrès de statuer. Résultat : les fonds sont bloqués par défaut.
Le GAO avait pourtant mis en garde début août : « Toute tentative de révoquer des fonds alloués sans l’approbation du Congrès constitue une violation claire de la loi. »
Une manœuvre risquée pour Donald Trump dans un contexte budgétaire tendu
Cette décision survient alors que le Congrès doit encore voter un budget pour éviter un shutdown à la fin septembre. Sans accord, des centaines de milliers de fonctionnaires seraient mis au chômage technique, sans salaire. Des secteurs essentiels, tels que le trafic aérien ou le versement de certaines aides alimentaires, seraient directement affectés.

Colère des démocrates, agacement chez les républicains
La suppression de ces crédits, qui touchent notamment les programmes de maintien de la paix et les financements de l’ONU, a suscité de vives réactions. Les démocrates dénoncent un abus de pouvoir. Mais des voix critiques s’élèvent aussi dans le camp républicain.
La sénatrice Susan Collins a fustigé la méthode présidentielle : « Au lieu de contourner la loi, il vaudrait mieux réduire les dépenses excessives en concertation avec le Congrès. » Elle rappelle que 70 révocations de crédits ont déjà été acceptées par le Congrès au cours de l’exercice en cours, preuve selon elle que la voie légale fonctionne.
Une nouvelle illustration du bras de fer institutionnel entre Donald Trump et le Congrès
Cette affaire s’ajoute à d’autres passes d’armes entre Donald Trump et le Congrès. La veille, une cour fédérale avait déjà invalidé ses « tarifs réciproques », imposés unilatéralement. En s’attaquant de nouveau aux prérogatives budgétaires du Congrès, le président américain accroît les tensions avec le législatif, au risque d’affaiblir encore davantage la coopération entre les deux institutions.
Rédaction HEKIMA NEWS


