Ce samedi 30 août, le Gabon marque le deuxième anniversaire du coup d’État militaire qui a renversé le régime des Bongo, au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle. Décrétée journée fériée, chômée et payée, cette date est désormais commémorée comme la « fête nationale de la libération ».
Une célébration militaire à Tchibanga
Le chef de l’État de transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, a présidé une grande parade militaire dans la ville de Tchibanga, au sud du pays. Celui qui avait conduit le putsch du 30 août 2023 entend faire de cet anniversaire un symbole de rupture avec l’ancien régime et de consolidation du nouveau pouvoir.
« Le pays est en chantier. Il souffle au Gabon un vent de liberté », a déclaré Laurence Ndong, ministre et porte-parole du gouvernement, qui défend le bilan des deux années de transition.
Un bilan revendiqué comme positif au Gabon
Les autorités assurent que des réformes majeures ont été accomplies. Le général Oligui Nguema se présente comme un « bâtisseur » : construction de routes, de logements sociaux et de cités administratives. Selon le gouvernement, la fonction présidentielle a retrouvé sa crédibilité, une nouvelle constitution a été adoptée par référendum et une élection présidentielle s’est tenue « sans violence ». Sur le plan économique, Libreville affirme avoir renforcé le contrôle sur ses ressources pétrolières et lancé une compagnie aérienne nationale.
L’opposition dénonce un « échec »
Mais ce discours triomphaliste ne convainc pas tout le monde. Pour Alain Claude Bilie By Nze, ancien Premier ministre et figure de l’opposition, le changement promis n’a pas eu lieu. « Deux ans après son coup d’État, le système qu’il avait prétendu renverser est en place. Seuls Ali Bongo et sa famille ont disparu de la scène », dénonce-t-il. Selon lui, les institutions n’ont pas été restaurées et les promesses de rupture sont restées lettre morte. « Il y a donc un échec au plan politique, institutionnel, économique et social », conclut-il.
Entre rupture et continuité pour le développement du Gabon
Alors que le pouvoir célèbre sa « libération » et met en avant ses réformes, l’opposition pointe une continuité du système hérité des Bongo. Deux ans après le coup de force militaire, le Gabon reste donc traversé par un débat profond : celui de savoir si le pays a véritablement tourné la page de ses 56 années de gouvernance dynastique ou s’il demeure prisonnier de ses anciennes structures de pouvoir.
Rédaction HEKIMA NEWS


