Depuis le 22 février 2025, la République démocratique du Congo (RDC) avait décidé un moratoire sur les exportations de cobalt, interrompant toute sortie de ce minerai stratégique pendant sept mois. Cette décision visait à rehausser les cours mondiaux, tombés à un niveau historiquement bas (moins de 10 dollars la livre), malgré la transition mondiale vers les véhicules électriques.
Un moratoire pour soutenir les prix mondiaux
La RDC produit 75 % du cobalt mondial, un métal aux reflets bleus essentiel à la fabrication des batteries de voitures électriques et de certains armements. La suspension des exportations avait pour objectif de réduire l’offre mondiale et de stimuler les prix, tout en permettant aux entreprises locales de gérer leurs stocks.
Pendant cette période, le cobalt s’est empilé dans les entrepôts des sociétés minières du pays, qui reste l’un des plus riches en ressources naturelles, mais aussi confronté à d’énormes défis de développement.
Une reprise graduelle et encadrée
Le dimanche 21 septembre 2025, la RDC a annoncé la reprise partielle des exportations, mais sous un strict système de quotas. Selon l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (Arecoms) :
- Entre mi-octobre et la fin 2025 : 18 000 tonnes seront autorisées à quitter le pays.
- Pour les années 2026 et 2027 : 96 600 tonnes pourront être exportées chaque année.
Pour comparaison, la production nationale en 2024 avait atteint 220 000 tonnes, un record historique. Ainsi, les volumes autorisés restent moins de la moitié de la production annuelle, ce qui pourrait continuer à soutenir les prix sur le marché international.
Les perspectives pour les entreprises minières
Les entreprises détentrices de stocks de cobalt, dont Glencore, pourront à nouveau exporter leur minerai selon les quotas établis. Il se peut qu’elles paient aujourd’hui, ce qui laisse entrevoir une possible reprise rapide des transactions internationales. Si nécessaire, un rappel sera effectué pour garantir la conformité avec les quotas et le calendrier fixé par l’Arecoms.
Cette décision marque une étape importante pour la RDC, qui cherche à maximiser ses revenus miniers tout en préservant la stabilité de son marché et en participant activement à la transition énergétique mondiale.
Un impact attendu sur les marchés mondiaux
Avec la reprise encadrée des exportations, le marché mondial du cobalt pourrait observer une stabilisation des prix, déjà sous pression depuis le début de l’année. Les industriels des batteries et de l’électronique surveilleront de près la mise en œuvre des quotas pour ajuster leurs approvisionnements et planifier leurs chaînes de production.
Rédaction Hekima News
