dimanche, 23 Nov. 2025

Alors que la diplomatie s’active pour ramener la paix dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), la situation sur le terrain semble prendre une direction opposée. Tandis que des accords sont signés à Washington et à Doha, le mouvement rebelle du M23, soutenu par le Rwanda, continue de se renforcer militairement, ce qui jette une ombre sur la crédibilité des pourparlers en cours. Ce décalage souligne une fracture profonde entre les promesses des négociations et la dure réalité de la guerre.

Une machine de guerre en pleine expansion

Le M23 est loin de se conformer à l’esprit de désescalade qui anime les tables de négociations internationales. Des rapports, notamment d’Africa Intelligence, révèlent que le mouvement a entrepris un recrutement massif, attirant des milliers de nouvelles recrues dans ses centres de formation. Cette montée en puissance, qui s’appuie sur un soutien logistique et matériel continu du Rwanda, permet au groupe d’intensifier ses opérations.

Le M23 a déjà démontré sa capacité à mener des offensives d’envergure, comme la prise de Goma et de Bukavu au début de l’année 2025. Pour le M23, le renforcement de ses effectifs est une stratégie claire pour consolider ses positions dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, peu importe les concessions faites lors des pourparlers.

L’impasse diplomatique face à la violence

Les efforts pour stabiliser la région semblent se heurter à un mur. L’accord de Washington, signé en juin 2025, qui visait à un retrait progressif des forces rwandaises et à une normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali, n’a pas impliqué le M23, ce qui a largement limité sa portée. Un mois plus tard, la déclaration de Doha entre Kinshasa et le M23 semblait apporter une lueur d’espoir avec un cessez-le-feu et des mécanismes de suivi. Cependant, la poursuite des affrontements et le renforcement des troupes du M23 sur le terrain réduisent à néant ces engagements sur le papier.

Cette dichotomie entre les avancées diplomatiques et la violence qui persiste sur le terrain met en évidence une vérité simple et brutale : tant que les rebelles continueront de croire que seule la force des armes leur garantira une place à la table des négociations, les initiatives de paix resteront fragiles. Pour le gouvernement de Kinshasa, cette situation est un obstacle majeur à toute perspective de paix durable, car la crédibilité des accords est sapée par la réalité des actions du M23. Le fossé grandissant entre les discours diplomatiques et les faits sur le terrain démontre que la paix en RDC reste une promesse lointaine, et que le chemin vers la stabilité est encore semé d’embûches.

Rédaction HEKIMA NEWS

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