Alors que toute la nation attendait le verdict du procès de Constant Mutamba, ex-ministre de la Justice, la Cour de cassation a décidé de reporter l’audience à une date ultérieure, évoquant des raisons d’organisation.
Depuis son arrestation, une partie de la jeunesse congolaise, particulièrement kinoise, manifeste un soutien indéfectible à l’ancien ministre. Des veillées nocturnes s’organisent devant sa résidence, où se mêlent chants, prières et présence de figures religieuses venues lui témoigner leur réconfort.
Mais derrière cette mobilisation se posent plusieurs questions essentielles :
• Mutamba sera-t-il acquitté ou condamné ?
• Cette jeunesse, qui passe des nuits blanches à défendre un homme politique, parvient-elle à défendre avec la même ardeur ses propres intérêts, ses droits, son avenir ?
LE PARADOXE D’UNE GÉNÉRATION
En se rappelant que M. Mutamba a dû quitter ses fonctions ministérielles pour affronter la justice dans une affaire de détournement présumé de fonds publics, le contraste est saisissant : d’un côté une jeunesse vibrante, mobilisée, prête à se sacrifier pour un individu ; de l’autre, une jeunesse souvent silencieuse face aux réalités de son quotidien — chômage, pauvreté, manque d’opportunités.
Il est légitime de soutenir un leader politique, mais ce soutien ne devrait jamais faire oublier l’essentiel : l’avenir d’un pays ne se construit pas sur des émotions mais sur une conscience éclairée.
UNE QUESTION DE PRIORITÉS
La jeunesse congolaise doit se demander :
• Faut-il consacrer autant d’énergie à défendre des personnalités politiques, ou à bâtir les bases d’un avenir solide pour la nation ?
• Est-ce en passant des nuits blanches devant une résidence privée qu’on change le destin d’un peuple ?
• Et surtout : quelle vision voulons-nous pour le Congo de demain ?
Le véritable combat n’est pas seulement celui de Constant Mutamba devant la Cour de cassation. Le véritable combat est celui de toute une génération face à ses propres priorités : éducation, emploi, justice sociale, gouvernance.
UN APPEL À LA MATURITÉ
Le cas Mutamba ne doit pas diviser, mais inviter à réfléchir. Il ne s’agit pas de condamner ni d’absoudre, mais d’apprendre. La justice suivra son cours, mais la jeunesse congolaise doit, elle, écrire son propre cours de l’histoire.
Au-delà d’un homme, c’est l’avenir d’une nation qui est en jeu.
Et cet avenir ne dépendra pas d’un procès, mais de la capacité de ses fils et filles à mettre leur énergie au service du bien commun.
— La rédaction de HEKIMA NEWS
