New York, 22 août 2025 – Les États-Unis ont haussé le ton face à la recrudescence des violences dans l’Est de la République démocratique du Congo. Lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations unies, l’ambassadrice américaine Dorothy Camille Shea a condamné les exactions du mouvement rebelle M23 et exhorté toutes les parties à respecter les accords de paix signés ces dernières semaines à Washington et à Doha.
Un appel à la responsabilité de Kinshasa, Kigali et du M23
Dans son intervention, la représentante permanente des États-Unis a rappelé que la RDC, le Rwanda et le M23 se sont engagés à mettre fin aux hostilités à travers deux cadres : l’accord conclu à Washington le 27 juin dernier et la Déclaration de principes signée à Doha.
« Les États-Unis attendent de la RDC et du Rwanda qu’ils cessent immédiatement les actes hostiles et privilégient les moyens pacifiques pour régler leurs différends. Nous attendons également que le M23 agisse de bonne foi conformément aux engagements pris à Doha », a déclaré Dorothy Shea devant les membres du Conseil.
Des sanctions contre les saboteurs du processus de paix
La diplomate américaine a appelé les Nations unies à sanctionner « tous ceux qui sabotent le processus de paix ». Elle a rappelé que Washington avait déjà imposé, le 12 août, des sanctions contre quatre entités impliquées dans le commerce illégal de minerais de conflit, accusées de financer des groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
Selon elle, ces mesures doivent s’accompagner d’une volonté internationale d’empêcher que les ressources naturelles congolaises ne servent à alimenter l’instabilité dans la région.
Des avancées fragiles mais encourageantes
L’ambassadrice a toutefois salué la tenue, le 7 août dernier, de la première réunion du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité, organisé sous l’égide de l’Union africaine. Elle a souligné que ce cadre constitue un pas important pour restaurer la confiance entre les parties, à condition que ses résolutions soient respectées.
Elle a insisté sur la nécessité de respecter le calendrier de mise en œuvre des accords, notamment le retrait effectif des forces rwandaises du territoire congolais.
Un contexte de violences persistantes
Sur le terrain, la situation reste préoccupante. Malgré les engagements diplomatiques, le M23 continue ses offensives armées dans le Nord-Kivu. Plusieurs organisations, dont Human Rights Watch, ont récemment documenté des massacres de civils dans les zones de Rutshuru et Nyiragongo, illustrant la fragilité des accords de paix.
Ces violences perpétuent une crise humanitaire majeure : plus de 2,7 millions de déplacés internes sont recensés dans la seule province du Nord-Kivu, selon les chiffres du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Un processus de paix sous pression
La Déclaration de Doha devait aboutir à un accord global de cessation des hostilités au plus tard le 18 août, mais les négociations n’ont pas permis de sceller un compromis définitif. Cette impasse alimente les doutes sur la réelle volonté des parties d’appliquer les engagements pris.
Pour Washington, il est urgent que le Conseil de sécurité, l’Union africaine et les acteurs régionaux maintiennent la pression afin d’éviter un effondrement total du processus de paix.
